calendrier éditorial

Quand marronniers et stratégie éditoriale font bon ménage

Les marronniers, le terme est utilisé de manière négative dans le milieu journalistique. Ce sont eux qui remplissent les trous quand il n’y a rien de plus intéressant à raconter. Pourtant, je suis persuadée qu’il est possible d’avoir un usage intelligent des marronniers dans le cadre de votre stratégie éditoriale.

Chaque année, vous retrouvez dans vos magazines préférés les mêmes sujets traités de manière différente (ou parfois de manière très copiée-collée mais on ne dénonce personne !)

Ce sont les marronniers. Ils peuvent être tristes comme un jour sans chocolat ou terriblement flamboyants selon le traitement que vous leur réservez.

calendrier des marronniers et stratégie éditoriale
La confiture de fraises c’est au printemps ou en été ?
Crédit photo : Pane & Acqua

1. Mais c’est quoi les marronniers ?

Les marronniers (evergreen en anglais) désignent en journalisme les événements récurrents et prévisibles qui pourront être l’objet d’articles ou reportages en période creuse (en général).

L’intérêt éditorial des marronniers ? Vous ancrer dans le quotidien, dans le réel de vos lecteurs et par conséquent créer de l’engagement pour peu que vous déployiez vos marronniers avec tact.

Quelques exemples de marronniers mois par mois :

  • Janvier : les bonnes résolutions de nouvelle année
  • Février : les vacances d’hiver, la Saint-Valentin
  • Mars : le ménage de printemps
  • Avril : Pâques
  • Mai : la fête des mères, les jours fériés
  • Juin : le bac
  • Juillet : le départ en vacances, le Tour de France
  • Août : la fin des vacances
  • Septembre : la rentrée, l’été indien
  • Octobre : l’automne, le passage à l’heure d’hiver
  • Novembre : le froid qui arrive (ou qui n’arrive pas)
  • Décembre : Noël (ah bon, ça tombe le 25 cette année ?)

Et je ne vous parle pas de la journée mondiale des mangeurs de pâté en croute et autres joyeusetés. Cherchez sur votre moteur de recherche, chaque jour (quasiment) a sa journée mondiale. Mais si la rentrée scolaire ou Noël sont des moments de l’année qui ont un sens pour vos lecteurs, qui les enthousiasment ou les stressent, la journée mondiale des chats a assez peu de sens. Alors, à moins de vouloir faire un trait d’humour sur vos réseaux sociaux, peut-être vaut-il mieux oublier ces dates.

2. Une ligne éditoriale cohérente avant tout !

S’il est intéressant de vous immiscer dans le quotidien de vos lecteurs, vos contenus doivent rester en cohérence avec votre ligne éditoriale et vos valeurs.

Même si le mois de mars est le mois du ménage de printemps (entre autres), est-ce une bonne idée d’évoquer le sujet si votre magazine parle de voyage ?

De la même manière, attention au bad buzz (mérité !) si vous êtes un spécialiste des produits ménagers et proposez une sélection de produits à offrir pour la fête des mères…

Ne parlez jamais d’un sujet « parce qu’il faut en parler ». Si un marronnier n’a aucun sens pour votre public et pour vous, n’en parlez pas, personne ne vous en voudra. Attention d’ailleurs aux calendriers des marronniers partagés sur internet. Ceux-ci sont souvent généralistes et ont donc assez peu de valeur pour votre cas particulier…

3. Trouver le bon angle pour se démarquer

Une fois que vous aurez défini les marronniers intéressants à traiter d’après votre ligne éditoriale et vos valeurs viendra le délicat moment de trouver l’angle le plus adéquat pour cela. Faites mentir les mauvaises langues qui disent que les marronniers manquent d’originalité et servent la même soupe d’une année sur l’autre, trouvez le bon angle pour vous approprier le sujet et ainsi vous démarquer.

Je vais tenter de vous donner des exemples de sujets autour de la Saint-Valentin dans un domaine que je connais bien, la maison (j’ai travaillé quelques années à la rédaction de déco.fr). Clairement, il n’y aurait aucune valeur ajoutée à écrire un article général sur la Saint-Valentin, sur ses origines par exemple. Ce genre de contenus se retrouve un peu partout et n’a pas de sens pour un magazine qui parle de la maison. Laissez plutôt parler l’ADN de votre marque, soyez le plus personnel possible.

Restons dans notre exemple de magazine maison grand public : pourquoi ne pas détourner ce sujet de l’amour pour évoquer un grand moment de vie, l’emménagement à deux, la vie à deux et ce que cela entraîne au quotidien dans la maison :

  • La vie à deux : comment partager son dressing / son panier à linge / sa salle de bains ?
  • La vie à deux : comment se répartir équitablement les tâches ménagères ?
  • Emménager à deux : le guide déco pour que chacun.e se sente chez soi
  • Témoignage : j’aime vivre seul.e dans mon studio

J’ai essayé d’éviter l’écueil gnangnan du sujet, d’être le plus inclusive possible (en évoquant notamment les célibataires de manière positive !) tout en me concentrant sur des problématiques liées directement à l’univers de la maison. Ces sujets seront l’occasion de faire réagir mon public sur des thématiques du quotidien très engageantes.

Enfin, trouver de bons sujets d’articles n’est pas toujours chose aisée, n’hésitez pas à vous faire aider !